Cette technique a été inventée en 1796. Le procédé est le suivant : il s’agit de dessiner sur une pierre calcaire préalablement polie et grainée à l’aide d’un crayon lithographique qui a la particularité d’être très gras. La pierre est alors confiée à un imprimeur qui va la chauffer, la préparer et la laver à l’eau, afin que le gras du crayon s’imprègne bien dans les pores de la pierre. Le noir du crayon a disparu mais le gras subsiste. L’imprimeur va encrer la pierre au rouleau, et l’encre va se déposer sur le dessin et va être repoussée par les parties non-dessinées humides. Il pose ensuite un papier dessus et fixe l’ensemble dans une presse lithographique. Il s’agit donc de dessiner « en miroir » par rapport au résultat souhaité, comme c’est la cas pour un carton de tapisserie.
Chaque tirage ne peut contenir qu’une seule couleur, ainsi, quand l’artiste veut réaliser une œuvre polychrome, il doit effectuer plusieurs tirages, et donc plusieurs dessins, ce qui implique un grand savoir-faire. Il faut avoir à l’esprit une bonne idée d’ensemble, savoir décomposer les tons et repérer les zones à colorier. Il existe un procédé de chromolithographie mais Dubrunfaut ne l’a pas utilisé (explication de la technique basée sur l’ouvrage de G. DENIS, Edmond Dubrunfaut le lithographe, Louftémont, La Louve, coll. Les Inédits de la Louve, 2002, p. 22-23).