L’œuvre totale d’Edmond Dubrunfaut est impressionnante. Seul ou en collaboration avec d’autres artistes, il réalise de nombreuses œuvres monumentales dans diverses techniques murales, telles que des fresques, des peintures murales en résine acrylique et des mosaïques. Il réalise plus de 10 000 m² d’œuvres d’art, qui s’intègrent dans des bâtiments publics et privés, dont 800 tapisseries, totalisant 4 000 m².
Avec ces tapisseries, il rejoint la tradition de l’art de la tapisserie dans le sud des Pays-Bas et en France, qui a prospéré du XVe au XVIIe siècle. C’est en grande partie grâce à l’engagement d’Edmond Dubrunfaut que la tapisserie traditionnelle est restée vivante dans notre pays.
Dans la bibliothèque
Dans les tables d’exposition de la bibliothèque, vous pouvez voir un certain nombre d’étapes dans le processus de production d’une tapisserie. Après les croquis préparatoires, le cartonnier développe son dessin de conception en un dessin utilisable pour l’exécution, avec des instructions numérotées et des hachures. Chaque artiste, cartonnier, a sa propre palette de couleurs. Par exemple, Edmond Dubrunfaut a travaillé avec une palette d’environ 100 tons de couleurs, chauds et vifs. Ces couleurs sont représentées par un nombre. Dans chaque scène qu’Edmond Dubrunfaut dessine méticuleusement, il prouve sa maîtrise. Les nombreuses études et croquis qui précèdent une tapisserie témoignent de sa passion et de son savoir-faire.
Edmond Dubrunfaut réalise le carton de La Pause en 1959 dans son atelier de Steenkerke. Il n’a été tissé qu’en 1975 par le fabricant néerlandais De Cneudt. Ils étaient connus pour utiliser la laine de haute qualité qui garantit la préservation de la splendeur des couleurs de la tapisserie.
La Pause appartient à la série Les Temps de l’Homme, une série de plus de 60 pièces soit plus de 500m² de tapisseries. Edmond Dubrunfaut y glorifie l’homme et le travail dans des scènes idylliques. Dans La Pause, vous pouvez voir comment la femme du fermier amène son mari à boire tout en labourant le champ. Peut-être une scène que l’artiste a pu voir depuis son cottage à Steenkerke.
Edmond Dubrunfaut a connu Veurne par son mariage avec Irène van Elslande. Ils vivaient à Tervuren, mais Edmond avait aussi un espace de travail à Furnes. Comme la maison de Steenkerke est rapidement devenue trop petite pour cela, le couple a acheté une petite ferme avec un grand atelier à Bulskamp en 1965. Son fils et héritier Paul Dubrunfaut, ainsi que sa femme Isabelle de Schoutheete, y séjournent encore régulièrement.
Il y a un autre lien entre Edmond Dubrunfaut et Furnes. Avec Jean Leroy, son premier professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai, il visite l’Exposition Universelle de Paris en 1937, où Guernica de Picasso est exposée dans le pavillon de l’Espagne. Dans le pavillon belge, un concept d’Henry Van de Velde, il a été impressionné par les tapisseries de Floris Jespers, entre autres, comme De Ommegang ou encore la Boetprocessie, la grande œuvre que l’on peut aujourd’hui admirer au Sint-Niklaastoren ! Edmond Dubrunfaut a donc déjà vu cette tapisserie accrochée à Furnes depuis l’année dernière !
La Pause peut toujours être admirée à la Bibliothèque De Seylsteen, sur la Sint-Denisplaats à Veurne, pendant les heures d’ouverture. Une petite exposition sur le tissage de la tapisserie se déroule jusqu’à la mi-janvier.
Citation de Jonas Bel, Echevin de la Culture : « Ces dernières années, Veurne a beaucoup investi dans son patrimoine culturel. C’est avec une grande fierté que la Ville est autorisée à agrandir ce patrimoine avec cette belle tapisserie. »